Spoilers

Violence et Humanité

The Last of Us

Dans The Last of Us, la violence est partout. Pas juste pour provoquer ou choquer, mais parce que sans elle, il n’y a pas de survie. Elle ne sert pas juste à se défendre ou tuer. Elle raconte quelque chose sur les personnages, sur leurs choix, leurs limites.

Ce qui marque le plus, c’est ce qu’il reste après. Un regard, un geste, un silence. Malgré tout, Joel, Ellie et les autres s’accrochent à ce qui fait d’eux des êtres humains : l’amour, la peur, l’attachement, le besoin d’avancer, même quand tout semble perdu.

Quand l’image parle plus que les mots

Sans rentrer dans l’aspect technique (irréprochable) des jeux, la mise en scène sert avant tout à renforcer l’émotion brute des personnages et du monde qui les entoure.

Un regard perdu, un geste hésitant, une respiration coupée après un combat… La mise en scène ne se contente pas de montrer, elle fait ressentir.

L’univers lui-même raconte cette histoire. Les ruines d’un monde disparu, la nature qui reprend ses droits, des objets abandonnés témoins d’un passé révolu. Un simple rayon de soleil traversant une pièce délabrée suffit à rappeler qu’au milieu du chaos, il reste encore quelque chose de beau. Tout, dans la mise en scène, exprime ce que les personnages ne disent pas.

La violence comme un miroir moral

On ne se contente pas d’observer, on vit chaque instant. Quand un coup part, quand une lame s’enfonce, ce n’est pas juste un geste mécanique, c’est une émotion qui traverse l’écran. La peur, la rage, l’instinct de survie…

Puis vient le silence. Un ennemi qui supplie, un corps qui s’effondre, une respiration tremblante. La violence n’est pas glorifiée, elle pèse. Elle nous met face à nos propres réactions, nous force à ressentir ce que vivent les personnages. Jusqu’où peut-on aller avant de ne plus se reconnaître ?

Des émotions brutes

Ce qui fait la force de The Last of Us, ce n’est pas juste son monde ravagé, c’est l’humanité qui persiste malgré tout. Joel et Ellie ne sont pas liés par le sang, mais leur relation évolue comme une évidence. Ils se cherchent, se repoussent, s’apprivoisent. Ce n’est jamais dit clairement, mais tout est là : un regard inquiet, un silence chargé de sens, une main posée sur une épaule au bon moment. Une relation père-fille qui refuse de s’avouer, mais qui existe dans chaque geste.

Et quand tout s’effondre, quand Joel est arraché à Ellie, c’est la haine qui prend le relais. Une rage aveugle, une douleur insupportable qui ne peut s’exprimer autrement. On ne cherche pas seulement à venger Joel, on veut combler le vide qu’il laisse. Mais la vengeance ne ramène rien. Elle consume, elle déforme, elle remplace l’amour par l’obsession.

Et c’est là que The Last of Us frappe fort : en nous mettant face à cette spirale destructrice, sans jamais nous dire quoi penser.

Une bande-son en murmure…

Dans The Last of Us, la musique ne cherche pas à en faire trop. Pas d’orchestrations grandioses, pas de thèmes héroïques. Juste quelques notes éparses, une guitare mélancolique, des silences qui en disent long.

Gustavo Santaolalla compose une bande-son sobre mais magistrale, qui touche juste, sans en faire trop.

Quelques accords suffisent à nous pousser à la larmichette quand il le faut. Et parfois, rien du tout. Juste le vent, des pas dans la neige, une respiration tremblante.

Parce que dans The Last of Us, l’absence de musique est parfois plus forte qu’une note jouée.

Et vous, qu’auriez vous fait ?

Dans The Last of Us, la violence n’est jamais gratuite, mais elle est inévitable. Elle est là parce qu’elle doit l’être, parce qu’elle façonne les personnages autant qu’elle les détruit. Mais au-delà du sang et des larmes, c’est l’humanité qui marque.

Cette dualité se retrouve partout. Dans les silences après un combat, dans un regard chargé de douleur, dans une simple note de guitare. Chaque instant oscille entre brutalité et tendresse, entre rage et amour.

Et quand tout est fini, il ne reste qu’une question : qu’est-ce qui définit réellement l’humanité ?